VESTIGES DE LA PENSÉE CARTÉSIENNE | 2020
Longtemps en occident il y eu la considération que la pensée était séparée du corps, et par la même occasion qu’elle était « supérieure » à ce dernier car contrairement à lui elle serait immatérielle, et donc peut-être immortelle. Cette idée a mené à une dévalorisation longue et progressive du corps et plus largement de toute matière. A l’échelle de notre civilisation, cette idée dualiste du rapport Corps/Esprit a conduit à la croyance bien particulière qu’il fallait dominer la Nature et la plier à notre désir, au contraire de s’y adapter, en comprendre le fonctionnement, en épouser les potentialités, afin de mieux vivre avec elle. Outre la religion catholique qui avait assise cette pensée depuis des siècles, le philosophe Descartes (XVIIe siècle) s’évertua à en solidifier les fondations avec ses écrits. Le rayonnement de sa pensée valorisa et aida à répandre cette logique en inadéquation avec les besoins de la matière, à savoir les besoins du corps ou encore de l’environnement. Durant les siècles qui suivirent, l’idée de la domination de l’Homme sur la nature fut particulièrement bien illustrée par la vague d’industrialisation qui n’a jamais cessé de s’accroitre jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement cette vague industrielle causa des conséquences dramatiques que nous connaissons aujourd’hui, avec entre autre le réchauffement climatique.
Dans l’Art, la ruine est considérée comme le symbole de la chute d’une civilisation. Ainsi, dans cette oeuvre sont représentées deux colonnes antiques en oxyde de métal et béton symbolisant la civilisation actuelle qui pourrait disparaître. Elle sont accompagnées de l’allégorie de la pensée cartésienne. Par cette oeuvre, l’artiste souhaite montrer qu’il est fondamental que ce concept cartésien de prédominance de la pensée immatérielle sur le corps devienne vestige et laisse place à une logique où la matière, l’environnement, le corps, l’émotion, prennent toute leur importance.